Le Ticket Resto change de format

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C’est officiel, le décret fixant les règles en matière de dématérialisation des titres restaurants, est paru vendredi 7 mars  au Journal officiel.

 

Fini le seul chèque papier en service depuis 1967 !

A partir du 2 avril prochain, les salariés bénéficiaires de tickets restaurants auront aussi la possibilité d’utiliser à la place une carte à puce – type bancaire – ou leur smartphone grâce à une application dédiée, pour payer la note de restaurant.

 

Une innovation intéressante pour toutes les parties

 

Du coté employeur :

  • la dématérialisation devrait simplifier la gestion mensuelle des commandes de tickets restaurant. Il suffira à l’employeur de recharger chaque mois la carte à puce valable trois ans que recevra chaque salarié. Dès la date du chargement, les chèques repas électroniques seront valables 12 mois.

 

Du coté salarié :

  • Le paiement électronique permettra de régler la note au centime prés, contrairement à la version papier ou « en théorie » le rendu de monnaie n’est pas possible. Fini les pertes de temps devant la caisse à calculer ce qu’il pourrait acheter en plus pour perdre le moins possible de pouvoir d’achat !

 

  • Un fonctionnement comme un compte bancaire : Le montant des achats sera déduit du solde total disponible sur le compte ; Les chèques repas électroniques les plus anciens seront débités en premier (l’émetteur aura l’obligation de mettre en œuvre une fonctionnalité assurant qu’aucun titre émis durant l’année en cours ne pourra être utilisé par le salarié tant qu’il n’aura pas utilisé tous les titres émis durant l’année civile écoulée).

 

  • Un système bien mieux sécurisé que pour les titres papier puisque l’utilisation de la carte ne peut se faire qu’après saisie d’un code confidentiel et qu’en cas de perte ou de vol de celle-ci, il suffira de la mettre en opposition sur son Espace Personnel ou par téléphone. Une nouvelle carte sera alors transmise par l’employeur, avec le même crédit, alors que pour la version papier la perte était définitive.

 

  • L’accès a de nouveaux services : Grâce aux applications sur smartphone, le porteur de la carte pourra se géolocaliser et découvrir les offres des restaurateurs environnants, et les promotions du jour ainsi que les recommandations des autres salariés.

Du coté restaurateur :

  • Un gain de temps indéniable : Fini les chèques papier à collecter, tamponner, découper comptabiliser, à répartir et à renvoyer aux diverses sociétés émettrices. Plus de compte et de calcul à faire pour l’ajustement au plus juste de la note.
  • Une trésorerie plus régulière : Le commerçant pourra par exemple être remboursé automatiquement en seulement 48 heures, en fonction des accords conclus avec les émetteurs.

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Attention toutefois, alors que le commerçant avait le possibilité jusqu'ici de choisir entre différents taux de commission (de 1 à 3,8 %) en fonction de la rapidité de remboursement, il semble que certains émetteurs aient choisi de facturer au prix fort le bénéfice de la dématérialisation en imposant et généralisant le taux de commission le plus élevé.

 

DES REGLES D’UTILISATION  SOUS CONTROLE ELECTRONIQUE

En revanche, fini aussi « les petits arrangements » très appréciés, entre consommateurs et professionnels que permet la souplesse de la version papier du chèque. Sous la contrainte électronique il va falloir respecter la loi très stricte qui réglemente cet avantage en nature considéré comme un complément de rémunération avec une fiscalité réduite !

 

Ainsi, il ne sera plus possible d’en refiler quelques uns à ses proches, de donner un carnet complet pour payer ses courses au supermarché, ou d’en faire don à un mendiant.

Même pour une utilisation normale, ces nouveaux « tickets resto » ne seront pas utilisables ni les dimanches et jours fériés (sauf dérogations pour les salariés qui travaillent ces jours-là) ainsi que pendant leurs congés, et leur montant sera limité à 19 euros par jour (comme actuellement d’ailleurs avec le titre papier limité à 2 par jour).

 

Il ne sera plus possible de déroger avec la loi, puisque l’émetteur de la carte devra mettre en œuvre une fonctionnalité de blocage automatique du paiement empêchant l’utilisation des titres ces jours-là, et plafonnant la dépense journalière.

 

Bref, Les carnets à souche distribués dans les entreprises chaque début du mois devraient peu à peu disparaître….mais très progressivement. A mon avis, la coexistence du papier, de la carte à puce, et pour les plus technophiles du mobile,  devrait durer encore pendant plusieurs années, car souvenez vous de l’arrivée au début des années 2000 du porte-monnaie électronique moneo qui devait remplacer nos bons vieux billets en papier. C’était sans compter sur la résistance passive des commerçants qui avaient beaucoup plus à y perdre qu’à gagner. Aujourd’hui Monéo revient à la charge sur le titre restaurant dématérialisé. Deuxième claque ou deuxième chance?

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